< RetourPosted by Claire Dissaux | 15 janvier 2021

Perspectives macroéconomiques et monétaires Q1 2021

Dans le dernier rapport de Millennium Global sur les perspectives monétaires pour le 1er trimestre, nous voyons un monde qui a encore du mal à s'adapter à COVID 19, un soutien fiscal continu et la lumière au bout du tunnel sous la forme d'une vaccination de masse.

Nous nous attendons à un ralentissement de la croissance au premier trimestre dans les principales économies, mais le maintien du soutien monétaire et fiscal et les perspectives d'une vaccination généralisée d'ici le second semestre 2021 devraient aider les investisseurs à " voir clair " et à maintenir le dollar sur une base faible, compte tenu de sa valorisation chère par rapport aux marchés développés, de l'élargissement des déficits jumeaux et des faibles rendements réels.
L'accent mis par les banques centrales sur les marges de manœuvre du marché du travail indique que la Norges Bank et la Banque du Canada sont en tête du long chemin vers la normalisation des politiques, respectivement en matière de taux d'intérêt et de politique de bilan, ce qui devrait profiter à la couronne norvégienne et au dollar canadien.
La prolongation de la politique d'assouplissement quantitatif de la BCE (PEPP ou programme pandémique) jusqu'à la fin de la crise sanitaire vise à maintenir des conditions financières favorables. Ceci, combiné à une impulsion budgétaire positive en 2021, maintient les attentes de reprise de la croissance dans la zone euro et, avec elle, les flux de capitaux étrangers vers le marché des actions, ce qui stimule l'euro, déjà soutenu par un excédent résilient de la balance courante.
Les devises des pays émergents n'ont pas encore tenu compte de la reprise économique mondiale et présentent une profonde sous-évaluation, notamment la BRL, la TRY, le PLN et l'INR, selon nos mesures (taux de change d'équilibre fondamental et PPA). Si le CNY devrait continuer à servir de point d'ancrage à l'Asie, la déflation en Chine et l'augmentation de l'endettement du secteur privé appellent à limiter les gains du CNY.
Le PIB du Royaume-Uni devrait se contracter au premier trimestre sous l'effet du Brexit et du renouvellement des restrictions COVID 19. Malgré un accord de libre-échange des marchandises avec l'UE, l'économie sera confrontée à des barrières non tarifaires, ce qui freinera la croissance à court terme. En outre, le secteur financier britannique ayant perdu son passeport pour l'UE, les risques de dégradation des perspectives de croissance et de flux de capitaux à moyen terme ont augmenté.
Le Royaume-Uni aura probablement recours au soutien budgétaire comme première ligne de réaction politique. Contrairement à l'UE, il ne dispose pas d'un fonds de relance. Dans le même temps, la BoE pourrait avancer son enveloppe d'assouplissement quantitatif pour 2021 au premier trimestre. Pour stimuler la croissance, il semble également probable que le gouvernement teste les mécanismes d'application des règles du jeu équitables, ce qui alimente l'incertitude et le risque de représailles de la part de l'UE.
La livre sterling n'a bénéficié que d'un bref soulagement à court terme grâce à l'accord de libre-échange et, à long terme, nous pensons que la livre sterling devrait rester faible. Les flux de capitaux britanniques ne se sont pas encore adaptés au Brexit et nous nous attendons à une réévaluation des perspectives à long terme, ce qui pourrait entraîner un dépassement de la GBP par rapport à l'EUR par rapport à la PPA.
Le yen a un potentiel de gains grâce à sa valorisation bon marché par rapport à l'USD ainsi qu'à l'augmentation de l'excédent commercial, à la résistance de l'excédent de la balance courante et à la réduction des sorties de capitaux des résidents. La coopération en matière de politique budgétaire et monétaire se limite à soutenir la croissance, sans pouvoir augmenter l'inflation prévue ou réelle. En retour, le yen devrait être soutenu par rapport à l'USD par le différentiel de taux d'intérêt réel par rapport aux États-Unis.

EM vs USD